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Lagl Land

13 mars 2012

La suite : 7 exemples

Les JO Antiques : La trêve militaire 776 avant J.C.

Dans une Grèce éclatée en cités, les Jeux génèrent une trêve olympique, qui autorise les athlètes et spectateurs à traverser librement des zones de guerre. Les champions sont d'authentiques héros populaires, couverts d'honneurs à leur retour. 2310 ans plus tard et sur fond de guerre des Malouines, l'Argentine affronte l'Angleterre en quarts de finale de la coupe du monde 1986. Maradona scelle le destin d'une rencontre de légende, pacifique quoique sulfureuse.

Le calcio fiorentino : la guerre des gangs en pleine Renaissance

Parmi tous les ancêtres communs du football et du rugby (en particulier la soule) on compte le « calcio » de Florence. Par sa violence et l'extrême engouement du peuple lors de ses rencontres, il n'est pas sans rappeler les gladiateurs de Rome. Les quartiers de Florence s'affrontent sous les yeux de la foule, dans un jeu de possession de balle. Seuls les membres de l'aristocratie peuvent en découdre, ne laissant aux roturiers que la possibilité de matchs improvisés dans les ruelles.

Le 19e siècle : Le sport dans le concert des nations

L’hégémonie du vieux continent donne des envies d’impérialisme. Un esprit sain dans un corps sain : la doctrine Victorienne se dilue rapidement dans un sport d’élite destiné à la bonne éducation des jeunes aristocrates. La Révolution industrielle aidant, les sports nés pour la plupart outre-manche se développent dans le monde entier par voie maritime. C'est pourquoi beaucoup de clubs très anciens sont situés dans des villes portuaires (Le Havre en France, Bilbao en Espagne). Le développement du prolétariat assure leur succès. Plus de 100 ans plus tard, l’Inde est toujours une grande nation du Cricket. Pierre de Coubertin rénove en 1896 les Jeux Olympiques : les états nations rivalisent maintenant sur les terrains.

Sport et totalitarismes : les JO de Berlin

En plein essor, le sort offre aux masses la possibilité de se divertir, de s'occuper, et aux chefs d'Etat avertis un moyen de contrôle social parfait. Conducteur d’idéologie, le sport n'a jamais autant été une vitrine qu'à l'ère totalitaire des Mussolini, Franco ou Hitler. Pour les JO de Berlin en 1936, le Führer confie à Leni Riefensthal le projet d'un film magnifiant la race aryenne : les Dieux du stade. Les jeux doivent se montrer à la hauteur de la civilisation allemande : ils sont grandioses. Malheureusement pour le 3e Reich, Jesse Owens vient gâcher la fête : l'athlète noir américain remporte 6 médailles.

La guerre froide : le sport à bloc

40 ans durant et à l'image du monde, le sport est bipolarisé. 1971 : Nixon envoie en Chine une délégation de pongistes américains et crée l'illusion de l'entente. L 'affrontement a pour point d'orgue les rencontres sportives entre Américains et Soviétiques. 1980 : les USA boycottent les JO de Moscou. Quatre ans plus tard, l'URSS répond à Los Angeles. A l'Est, la pression et le dopage boostent les performances. Certains sportifs doivent s'exiler, tel le Hongrois Puskas. Les nageuses de RDA restent un symbole d'une époque de l'excès. Aujourd'hui, quelques vestiges : l'entraineur de foot Nord Coréen est au bagne pour mauvais résultats. Et bien sûr, l'effort sportif de la Chine, dans la course aux médailles. A l'Est, rien de nouveau ?

Les années 60-70 et la contestation

Les années 60 sont celles de la liberté capillaire. Les blonds de l'Ajax d'Amsterdam ont les cheveux longs et la fougue de leur jeunesse. En pleine ascension du trotskisme, des black Power, entre Mai 68 et la guerre du Vietnam, la conscience politique gagne les mentalités des sportifs. Mohammed Ali affiche son militantisme. A Mexico les noirs lèvent le poing. Feu Socrates et ses coéquipiers du Corinthians de Sao Paulo créent un véritable club autogéré en pleine junte militaire (un temps où les généraux ont droit de regard sur la feuille de match). Pourtant, La coupe du monde de 1978, organisée dans l'Argentine de Videla ne sera même pas boycottée. Voyons en Javi Poves (footballeur anticapitaliste de Gijon ayant raccroché les crampons) l'un de leurs descendants, à l'heure où les sportifs sont considérés comme cupides et désenchantés.

Les temps récents : Le mariage dure.

Le discours actuel tend à opposer le sport dépolitisé des démocraties au sport totalitaire d'antan. Pourtant, la politique et le sport font bon ménage, pour le meilleur et pour le pire. En 95, Mandela voit le sacre de l'Afrique du sud à la coupe du monde de Rugby. La fin de l'apartheid est haute en couleur. Le 12 juillet 1998 voit le triomphe de la France Black Blanc Beurre, dénoncée par Le Pen. Knysna verra la chute de gamins égoïstes, de petits « caïds des banlieues ». La France brule les idoles qu'elle avait porté au pinacle. Quelque temps avant, Domenech recommandait aux joueurs de chanter la marseillaise. La foule des supporters algériens avait envahi le Stade de France, reliquat d'une guerre encore dans les mémoires. Le tout copieusement commenté par les politiciens. Il y a peu, 73 Egyptiens mourraient dans un stade. Les pro Mubarak tenaient leur revanche.

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13 mars 2012

Sport et politique : un couple illégitime ?

Le sport, témoin perpétuel (et interactif) de l’Histoire a tout traversé, tout vu et tout entendu. Ce ne devrait être qu'un secret de polichinelle : la politique et le sport font partie du même bateau. De leur rencontre est née une longue et chaotique passion, feuilleton à rebondissements ; attirance de l'une, répulsion de l'autre : le sport renâcle à admettre son rôle de faire-valoir. Au-delà des discours naïfs et hypocrites, ou d'un manque manifeste de recul, il s’agit d'enfoncer une porte ouverte : le sport est intrinsèquement, par son essence et comme tout autre phénomène social un objet politique.

Au lendemain du 11 septembre 2001, le journal L'Equipe titre : « Nantes du bon pied ». Rapport à l'excellente performance des Canaris face au PSV Eindhoven, 4 buts à 1. Les journaux des Etats Unis, pays peu initié aux joies du ballon rond, poussent l'obscurantisme jusqu'à propulser en Une les incidents matinaux du World Trade Center. Cet oubli du plus grand quotidien sportif français n'est pas sans raison : le monde merveilleux des sportifs est un archipel autarcique, au destin isolé. Dans cette utopie les courageux athlètes, purs et probes, n’ont d’autres buts que celui de l’exploit. Leurs médailles épanchent pour un temps leur soif inextinguible de compétition. Rien ne pourrait les écarter de cette voie sacrée, les perturber dans leur impénétrable dessein. Tout porte à croire que leur réalité n’est pas la nôtre. Comment imaginer dès lors que ces demi-dieux puissent avoir, de près ou de loin, un rapport quelconque à nos prosaïques préoccupations ? Mais bien sûr que le sport n’est pas souillé par la politique des mortels, quelle aberration ! Enfin jadis, peut–être, d'accord. Le régime Mussolinien, les nageuses Est-Allemandes, le drame de Munich en 1972. Mais plus maintenant, voyons, nous sommes en démocratie.Le sport est une fête.

La politique dans la peau

Soyons sérieux. La politique, dame mure et maligne rompue à tous les opportunismes a en fait rencontré il y a bien longtemps le sport, bel Apollon un peu vert, un brin idiot. Bien malgré lui, le candide ne parvient pas à s'émanciper de son emprise. Par nature le sport dépasse sa simple dimension ludique. Destiné à divertir (ou à canaliser), le sport contient en lui-même la notion de compétition depuis son antique naissance, qui voit les cités grecques s'affronter dans des stades. Sa diffusion et son institutionnalisation au 19e siècle relèvent de l'impérialisme culturel et idéologique. Le sport est une construction Européenne. Les états-nations se réunissent dès 1896 lors des Jeux Olympiques modernes, véritable microcosme international en soi. Déjà les champions deviennent les ambassadeurs de leur pays. Ainsi il n'est pas fortuit que les athlètes arborent les emblèmes nationaux, ou entonnent les hymnes de leur chère patrie. Une propension portée par une presse souvent explicitement chauvine. « Allez France ! » est un mantra décomplexé dans la bouche même des hérauts de l'objectivité. Rien de grave, c'est du sport. Et puis, c’est sympa, on chante la Marseillaise dans un moment de ferveur collective, de partage. N'y voyez rien de politique. L'accès à l'équipe nationale n'est pas l'adoubement sportif d'une belle carrière ; il porte la marque de la représentation nationale. L'identité, voilà une clé dont on ne peut se passer : qu'il le veuille ou non, le sportif devient l'émissaire d'une ville, d'un pays, d'une classe sociale. D'où les passions, d'où les pressions, les hontes et les fiertés. Dans ce contexte, le sport est aussi un affrontement. Il est la guerre allégorique. « Tactique », « combat », « adversaires », « conquête », « camp », « capitaine », « siège ». La métaphore militaire se file à l'infini. Le sport est une affaire d'hommes, de vrais. Les tenniswomen de Wimbledon n'ont qu'à bien repasser leurs jupes. Alors, les dénégateurs du sport guerrier répondent qu'il est pacifique. Certes, il n'est qu'une mise en scène apaisante de rapports conflictuels, et ne fait pas de morts. Pas directement, en tout cas.

Un véhicule idéologique

Tout comme son rapport à l'Histoire est tautologique, l'étroite corrélation qui lie la pratique sportive à la société coule de source. Comme toute construction sociale, le sport contient donc la société qui l'a créé. On en trouve l’empreinte dans sa pratique même. Ainsi, les anglo-saxons protestants pratiquent un football offensif, fondé sur l'initiative individuelle, porté par le « Fighting Spirit ». En Asie orientale, on verra plus une équipe d'anonymes, bien structurée autour d'une stratégie de l'abnégation. Personne ne sort du rang. Le « Li » confucianiste, rite structurant où chaque membre de la société tient sa place, n'est pas loin. Et si la société est dans le sport, celui-ci est aussi le lieu de tous ses clivages. Les Noirs américains se sont approprié le basket dès qu'ils ont pu y accéder. Aux noirs toujours le sprint. Aux blancs le ski et le golf. Il en est de même pour l’échiquier social (le football aux classes populaires, le tennis aux gens aisés) voire encore pour les distinctions partisanes (le rugby serait conservateur). Dès lors qu'il s'inscrit dans un temps et un espace, le sport devient dépositaire de valeurs. Il est une banderole, un drapeau brandi, qui exacerbe et cultive la violence des antagonismes. La fièvre du hooliganisme, exemple poussé à son paroxysme, ne fait que le confirmer. Le « derby » fait figure de parfait exemple. Le match qui oppose les Celtic et les Rangers de la ville de Glasgow illustre à lui seul les rapports houleux entre protestants et catholiques. Le « clasico » Real Madrid – Barcelone est chargé historiquement. Deux Espagne s’affrontent. La royale, castillane et centraliste contre la catalane autonomiste. Les exemples sont innombrables. Et l’existence des « Spartak » et des « Etoile Rouge » dans le bloc de l’Est sont un symptôme.

Les liaisons dangereuses.

Parce que le sport est au centre de toutes les attentions, parce qu'il est « l'opium » du peuple qui a relégué la religion loin derrière lui, les politiques ont rapidement compris qu'il fallait l'investir. En dehors des histoires d’influence, de lobbying et de gros sous (le format capitalistique des entreprises sportives se prêtent parfaitement à l’usage du pouvoir économique) l’utilisation du sport en politique est rentable. Jacques Chirac, qui a profité de l’effet 1998, ne dira pas le contraire. Pas plus que Nicolas Sarkozy, joggeur et cycliste invétéré, passionné de Grande Boucle. Sous les régimes totalitaires le sport-propagande, vitrine de la nation, a atteint son apogée. Son instrumentalisation est néanmoins devenue plus soft : à l’image de l’évolution de la politique, elle réside avant tout dans une démarche de communication. Le politicien commente, pronostique, s’affiche. Berlusconi l’a bien compris : tandis qu’il s’installait dans le paysage médiatique Italien, il achetait le prestigieux Milan AC. Une tribune de plus. A contrario, il est désormais courant de voir les sportifs s’engager en politique. Les Simon, Peizerat, Laporte, Douillet, Drut ou Lamour tranchent avec l’antique militantisme des années 60-70, qui voyait des sportifs contestataires, prosélytes, mais en dehors des partis. Il reste qu'il ne faut pas intégralement déplorer intégralement les rapports ambigus qu'entretiennent sport et politique. Sans cette valeur ajoutée, dramatique et symbolique, que serait advenue la finale de Lake Placid au cours de laquelle les hockeyeurs américains ont héroïquement vaincu l'ogre soviétique ? Au demeurant, une simple performance inattendue. Un « miracle sur glace ». Les Cuba–USA en base-ball deviendraient un simple derby local. En d’autres termes, c’est en partie pour sa portée politique que le sport, autant dramatisé, tient une place si importante dans nos vies. Et comme le disait Bill Shankly, à propos du football le sport « n’est pas une question de vie ou de mort. C’est bien plus que ça »

27 février 2012

3 de chute

Mon dieu. Le rock à l'honneur. directeur de publication>rédac chef>rédacteur>S.R> ........stagiaire......

http://www.sudouest.fr/2012/02/27/il-va-y-avoir-du-sport-644357-3944.php

 

 

27 février 2012

2 de chute

27 février 2012

1 de chute

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15 décembre 2011

Porto Boulot Dodo

Paulo nous exécute un de ses tours (photo N.C)

19 Juin 2010. Huitième de finale de la Coupe du Monde de football, Espagne-Portugal. La tension est palpable, la rencontre serrée. Les foules ont envahi les bars et scrutent avec anxiété les écrans qui retransmettent le match. Au coup de sifflet final, les uns exultent, les autres repartent la tête basse. Pourtant, nous ne sommes pas dans le centre ville de Lisbonne, ni dans un barrio madrilène. Nous sommes au cours de l'Yser, Bordeaux, France. Reportage dans un autre quartier latin.

Bienvenue au cours de l'Yser. Son cimetière israélite, ses "after" clandestins. Ses bandes d'Antillais qui causent en créole devant les épiceries. Et par dessus tout ses bistros espagnols et portugais, dans une rue  où la communauté ibérique est très fortement ancrée, depuis belle lurette.

Péninsule Ysérique.

L'ancien "cours de l'Espagne" est, avec Bacalan, le bastion bordelais de ces populations arrivées pour la plupart dans le but de trouver du travail. Une immigration économique donc, si on y retranche les réfugiés politiques, Salazar et Franco ayant sévi jusque dans les années 70. Jean, local de l'étape, dresse un archétype éclairant du porteur de baluchon moyen : "Souvent, les arrivants ont afflué dans les années 60. Ils laissaient femmes et enfants au pays pour gagner un peu d'argent, et les rapatriaient ensuite".

L'avenue réalise en soi un petit concentré rectiligne du Bordeaux populaire, avec sa trentaine de débits de boisson, et se découpe en îlots. La sillonner revient à parcourir le monde en 10 minutes, de l'Afrique noire à l'Europe de l'est, via le Maghreb.  Les Ibériques ont aussi leur petite péninsule, autour de quatre ou cinq rades qui forment un archipel prometteur pour qui sort du boulot un peu déshydraté. "Le Maravillas", "le Contraste" ou "le  Troubadour" sont autant de lieux de vie, hauts en couleur, qui permettent à ses habitués de retrouver un peu de la chaleur du pays. Ils s'y "retrouvent entre eux", de leur propre aveu.

En dehors des clubs de foot, les Espagnols et les Portugais se rassemblent assez peu dans des associations. Et pour cause : ils travaillent souvent ensemble. Dans le cas contraire, les troquets jouent un rôle de ciment social, un point de ralliement entre le chantier et la maison.

Mais au fait, concrètement, c'est quoi un "lieu de vie" ? Il suffit de franchir le pallier pour s'en apercevoir.

"La Sirène", Portugal em Bordéus

Il est aisé d'apprendre que "la Sirène" fait figure d'emblème de la communauté Lusitanienne. Impossible donc de résister à ses appels. D'emblée, la devanture annonce la couleur : rouge et vert. D'innombrables écharpes aux couleurs de  Porto ou du Benfica, entres autres, sont disséminées sur les murs. Très rapidement, les clichés tombent:  le port de la moustache n'est pas obligatoire, juste incontournable. Tous les clients ne sont pas des maçons, ils sont aussi plombiers, carreleurs ou plâtriers.

Albano, le rejeton de la patronne, prépare patiemment les cafés du matin, comme tous les jours. "La Sirène" est un témoin du quotidien. Les travailleurs viennent y jouer aux dominos ou aux cartes avant de  partir cravacher. Les réveils sont délicats, à grands coups de "caralho!" ou de tapes amicales dans le dos. Dans ce bar comme dans les autres, on boit, on crie, on se charrie, on étale ses humeurs. Mais on le fait en portugais, surtout.

On décèlerait presque un vague intérêt pour le ballon rond (Photo N.C)

Malgré ses origines asturiennes, la tenancière Eleonor a su se faire adopter par les natifs du Tage et du Duero. Si l'on en croit Jean, installé au comptoir, c'est pour "ses qualités de commerçante". Un sens de la convivialité qui va de pair avec une mécanique hebdomadaire bien huilée. Pour des résultats probants.

Outre le petit manège matinal -l'établissement ouvre très tôt-, ce lieu est aussi le théâtre de la grand messe du samedi soir, autour des matchs de foot, le plus souvent. La Sagres et le Porto coulent à flot. Le dimanche, la clientèle est moins masculine, plus familiale. Les karaokés drainent une foule surprenante, qui parvient à combler une terrasse pourtant vaste aux temps chauds. Si les mauvaises langues dénoncent une communauté qui vit en vase clos, on rétorquera qu'il est difficile de trouver un endroit plus chaleureux et accueillant dans les coins chics, faussement cosmopolites. Pas de Césaria Evora ou de Gilberto Gil, ici on se meut au son de la Lambada.

Chez Pepin, comme à la maison

Le téléphone sonne, et le serveur répond. "José, c'est pour toi !" José est un client, le ton est donné. La "Casa Pepin", à 30 mètres de "la Sirène",  est un autre monument du cours de l'Yser. Son fondateur une institution, comme en témoigne Paulo : "Pepin est le premier qui m'ait accueilli dans cette ville, lorsque je suis arrivé il y a 25 ans". Encore une fois, on est dans un bar d'habitués, où tout le monde se tutoie et se chambre sans ménagement.

Ce lundi,  l'un des deux fistons est aux commandes:  Jésus. Il est 18 h, bien trop tard pour que tout le monde soit sobre. Quelques fumeurs téméraires bravent la pluie battante, et parlent de cèpes, justement. La télé et la radio sont allumées, mais on distingue mal les sons qui en émanent: Julien Lepers semble chanter du Lady Gaga.
Ici, personne ne cherche à paraître authentique. On l'est, simplement, ce qui demeure le meilleur moyen de correspondre à la définition.

Comme dans tous les bars du coin, on joue au billard, à la belote et au baby-foot. A la "Casa" on est un peu en Espagne, mais la totalité de la clientèle parle la langue de Molière. D'autres la crient, comme ces enfants qui jouent bruyamment avant l'heure du repas. Les clients, nullement dérangés, ont le contact facile avec les marmots et leur donnent la réplique avec malice.
Parmi eux, Paulo plaisante : "Ici c'est le bar des ivrognes". Pourtant, il brasse toutes les générations.

 On aime la Casa Pepin, de 7 à 77 ans (photo N.C)

Paulo, mémoire vivante du quartier, 25 ans de valse.

Le temps de quelques verres, il nous narre sa vie et dépeint le secteur, qui regorge également de restaurants et de PMU, ce qui n'est pas pour lui déplaire. "Jusqu'à Brémontier, ça bouge." Quant à l'ambiance, à laquelle il semble tenir et qui fait la force de ce quartier,  elle ne saurait pâtir d'une rivalité entre les voisins Ibériques. Une guerre entre l'Espagne et le Portugal ? Non. Son acolyte Alonso confirme: "c'est plus de la déconne qu'autre chose".
On pourrait presque passer une journée entière dans les bistros. "Ici ça ferme à 2h, mais à coté, au Contraste par exemple, ça ouvre à 5h".

Il n'est d'ailleurs pas rare d'assister à quelques rassemblements entre deux cycles, sur le pavé. Des jeunes chantent, parfois, au son de leurs portables dernier cri, et continuent la fête. Depuis plusieurs années, le cours de l'Yser observe patiemment cette valse perpétuelle, les rideaux de fer donnant le tempo. Une valse à trois temps : Porto, boulot, dodo.

On se tromperait à croire que seuls les initiés issus de la diaspora connaissent ces endroits atypiques. Des hommes en uniforme paraissent partager cette ferveur. Souvent, ils viennent jeter un coup d'œil aux heures de pointe, participant à la ronde .

Le 12 Juillet 2010, le but d'Iniesta sacrait l'Espagne championne du monde de football. La liesse populaire s'emparait de la rue, éclairée dans la nuit par les fumigènes et autres feux d'artifice improvisés.Une scène rare dans la belle endormie. Préventivement, la police avait bouclé le quartier, en dix minutes.

La Casa attend sagement son heure (photo N.C)

Nicolas Candératz

21 août 2010

il est des choses qui ne disent pas

Coming soon

21 août 2010

Tartine de Miel

1er jet, à retravailler
Comment faire d'une bonne idée un texte banal. c'est simple. il suffit de se vautrer dans les longueurs . il suffit de copier les 1eres phrases imaginées et inspirées, et d'en intercaler d'autres, à la base conçues pour améliorer le texte.
Toutefois ce texte sera volontairement descriptif.

Cela faisait bien longtemps depuis longtemps.

23 années passées conjointement.

Elle était loin l'époque où nos doigts tremblants, rendus fébriles par une nuit agitée d' amants transis et exténués,  inexpérimentés en fait, laissaient tomber sous la table la tartine coté miel, au petit matin calme.
Nous riions de bon coeur des ces mésaventures habituelles pour un temps, et en profitions pour scruter longuement nos regards amusés et esquisser un sourire d'une complicité fallacieuse. En silence, déja.

Depuis lors, nous étions tous deux passés maîtres en la matière, et nos mains expertes ne laissaient plus jamais choir le témoin privilégié de notre vie commune ; insensiblement, nos phalanges stoiques reproduisaient systématiquement un geste parfait ; En bonnes ouvrières, elles accomplissaient chirurgicalement leur labeur, rite mystique d'une vie harmonieuse ; elles tissaient jour après jour la toile douillette de notre nid d'insectes. (aie, phrase lourde et facultative puisque elle ne fait qu'expliquer la seconde. mais dois je te faire confiance, lecteur ? lecteur idiot ou bien inattentif ?)

Chacun savait comment l'autre aimait sa tartine.

Nous nous entredégoutions patiemment et tacitement, mais avec respect et délicatesse.
Jamais nous n'élevions le ton. Nous étions probablement fiers de nous reconnaître mutuellement le droit légitime à la paresse.

La langueur caressait nos instants, successifs, comme une ouate protectrice. Nous n'etions qu'épidermes, doux, des peaux sensibles, sans cesse massées. Nous étions sans répit enrobés d'une douceur nacrée, à peine perceptible, imperturbables oisifs, et honteusement insatiables. Nous étions repus, mais pas las.

Nous poursuivions notre route commune avec la sérénité de la rivière qui vient grossir le fleuve, du fleuve qui vient grossir la mer; Et ne faisions de fait plus qu'un, suivant le cours tracé de la vacuité, qu'il est bon de savoir suivre. Nous parcourions ensemble les chemins de l'existence, les steppes sans fin de ce qui prévu, calibré et milimmétré ; Nous arpentions avec une sagesse infinie les déserts de l'ennui.
L'inquiétude était un sentiment dont nous n'avions plus qu'un vague souvenir, un peu angoissant, étrange prophétie.

Aussi, aucun doute ne venait à perturber notre progression, nous nous en accommodions.

La chose sexuelle, quant à elle, était devenue depuis fort longtemps un obscur jargon, une langue morte, une antique préoccupation dont nous étions heureux, sans même le comprendre, de nous épargner les turpitudes et les tourments.
Elle était étrangère à nous comme l'est ce dont on ne connait pas ou plus l'existence, et non comme ce que l'on craint par ignorance.
Ainsi, la question sexuelle était caduque.

Il n'était pas un jour sans que nous ne pensions à mettre un terme à cette tranquille mascarade ; D'ailleurs, en rangeant , en pliant, en lisant, nous savions instinctivement que l'autre y pensait, sans aucune appréhension ni honte. Sans chercher à vérifier cette intuition. Sans un regard.

C'est pourquoi nous fûmes fort surpris de tout à coup décider de ne pas nous arrêter là, tandis que nous n'avions pas encore pensée à en parler. Cette décision subite se prit mutuellement et sans un mot, à la faveur d'un coup d'oeil complice, celui des tartines d'autrefois.

Cela faisait longtemps que nous n'étions pas scrutés, signe indubitable, preuve formelle de notre libre et neuf consentement; sans avoir à croiser nos regards, nous savions toujours où l'autre se trouvait, ce qu'il faisait et pourquoi.

Ce libre échange nous délivra un court moment.

Nous n'avions plus à nous inquiéter.

Alors l'amour, une fois de plus, triompha.

Rallonger la fin. expliquer un peu.

21 août 2010

La complainte de la complainte

Ebauche
Esquisse et avant goût
:

C'est pas grave, c'est pas grave
C'est normal, c'est normal
Ne t'en fais pas
Et alors ?
Arrête un peu
Dans des contrées lointaines, il est des gens qui souffrent.

C'est pas grave, c'est pas grave,
c'est normal, c'est normal,
Ne t'en fais pas
Et alors ?
Arrête un peu,
et bois un coup.

Evidemment, ajouter des couplets.

7 août 2010

L'Afrique, c'est chic.

En gestation.

7 août 2010

La minute Foucaldienne

C'est la norme qui determine la folie, non la pathologie.

C'est pourquoi un médecin est plus un artisan docte au service de la société qu'un artisan social au service du savoir.

7 août 2010

La politique Française pour les Nuls

En cours

7 août 2010

Axe Rome-Berlin

Ne pas confondre la langue de Dante et la dent de Lang : l'une est ritale, l'autre fritz.

23 juin 2010

Burn to be wild

L'équipe de France de football ne me doit rien.

J'ai simplement le droit de les trouver antipathiques ou sympathiques, bons ou mauvais, idiots ou pas.

Je dispose du droit de m'énerver anonymement devant mon poste, sous l'effet de la déception, et je dois m'en tenir là.

Je m'en tiens là.

Je comprends et cautionne la défiance des joueurs vis à vis de la corporation journalistique; je comprends et cautionne la stratégie communicationnelle de Raymond Domenech.

J'accuse l'ensemble des médias de dépasser les bornes ; tant dans la dramatisation d'un évenement simplement sportif que dans l'amalgame systématique qui amène à condamner dans un même élan l'homme et le joueur de football.

J'accuse la masse des supporters de s'adonner lachement à un lynchage, justifié par les arguments automatiques qui abondent en la matière, qu'on puise par paresse mentale et par un désir de vengeance infantile.

Je hais l'homme quand il trouve des moyens de hair, quand il s'en donne le droit, quand il décide de ne plus attribuer le bénéfice du respect pour les raisons qui viendront, quelles qu'elles soient, fussent elles mauvaises et hatives, faute de mieux.   

Je réfuse la simple possibilité aux amoureux de l'équipe de France de revendiquer ou exiger quoique ce soit ; a fortiori d'obtenir réparation.

Je vois une nouvelle récupération politique, patriotique, et populiste à un simple détail administratif qui mérite, en ce sens, de ne pas quitter les locaux de la FFF . On cherche des coupables et on éxecutera. Le peuple réclame du sang.

Les joueurs de l'équipe de France ne devraient pas être tenus d'entonner un hymne.

En aucun cas ils ne sont censés représenter un pays, un état, une nation. Ils en représentent le football.

Ils sont là pour être performants ; on fondera leur présence par le mélange d'éléments contextuels, physiques, psychologiques, techniques, et d'ordre interactif ou collectif. Le degré de culture ou le niveau de citoyenneté ne sauraient constituer des critères de discrimination recevables.

Je reconnais aux joueurs le droit de ne pas aimer leur pays. Ou plutôt de ne pas tout faire pour le prouver.

Je comprendrais que l'EDF soit avant tout, pour eux, une consécration personnelle, qui entérinerait une réussite professionnelle.

A ce titre d'ailleurs, je doute qu'un joueur en coupe du monde ne mouille pas le maillot.

Le rapport supporter/joueur est une relation fondée sur l'identification et la sympathie au sens littéral du terme : il ne s'agit en aucun cas d'un contrat à respecter.

Si le supporter a fait des "milliers de bornes" pour voir un match de merde, la responsabilité des joueurs n'est pas engagée.

Si le supporter est déçu, sa qualité de supporter ne lui donne malheureusement aucun pouvoir coercitif qui soit légitime.

Le supporter ne doit jamais oublier que le footballeur ne travaille pas pour lui.

Mis à part tout ceci, je dois bien dire que je partage globalement le point de vue de Finkielkraut, lorsqu'il voit chez nos bleus le reflet d'une jeunesse telle que l'on peut déplorer qu'elle devienne. Mais c'est un tout autre sujet.

8 avril 2010

Bris

D'hier, d'aujourd'hui, de ces derniers temps.

- Dans un moment d'égarement, de connivence illusoire fût elle réelle, j'ai baissé la garde.

Lorsque j'ai dis à  mon interlocuteur que nous faisions partie des gens qui "avaient toujours raison", il m'a trouvé prétentieux.

Du moins l'accusé-je.

- J'ai bu un café avec des amis.

On quitte le monde du réel autour d'une table ; 

Nous avons eu un débat assez passionné, c'est à dire que je me suis emporté ; la discussion a été assez longue et houleuse.

A la table de droite, deux jeunes gens. La jeune fille à soupiré, m'a parodié à voix basse.

Oh, je sais bien que je n'étais pas sympathique. J'ai essayé de ne pas passer pour un intellectuel, un peu mais pas trop.

Il se trouve que j'ai déjà été à sa place, elle à la mienne.

Je songe à 3 choses :

D'une part, dans ce type de conversations, on ressemble soit à Lucchini, soit à Roland Courbis.

D'autre part, l'empathie n'est pas un phénomène automatique.

Enfin, la sincérité reste toujours à prouver, c'est une très grande injustice.

J'ai pensé à 3 choses :

A mon ami qui trouve que France Culture c'est de la branlette. J'adore cette expression, autant que cette réaction.

J'ai pensé qu'il faut choisir entre le public et la conversation, se concentrer sur un objectif.

Et j'ai pensé à prouver à la jeune fille que je suis sympathique, pas à la blâmer.

- la conversation est elle le terrain de prédilection de la manipulation ?

- Robben vient d'inscrire le but que je cherche désespérément à mettre sur PES.

- On doit respecter, combattre et vaincre ses adversaires. Sans omission.

- J'ai lu une revue Jésuite, hier soir.

J'ai écouté une radio chrétienne , avant hier soir.

J'en ai tiré que les bigots d'aujourd'hui me sont plus qu'agréables.

Qu'ils tirent de leur état minoritaire des qualités devenues rares. Le gout de l'argument, l'obligation de l'ouverture, la tache ingrate de la séduction.

J'aime qu'ils assument l'absurdité de la croyance divine. Je n'es serai pas capable.

Pour des gens à contre courant, ceux que j'ai entendus évitaient les écueils coutumiers.

L'aigreur du punk anarchiste ou de l'intellectuel d'extrème droite ; le discours victimaire de Dieudonné et de tous les minoritaires. L'indigent argument de l'originalité ; le stupide recours, seulement quand il est ultime, ou encore automatique, à la dénonciation du grand nombre , de l'intelligentsia, de la pensée unique.

Or, je note que le grand nombre , l'intelligentsia, et les plurielles pensées uniques existent pourtant, réfutées, symptôme imparable, par le grand nombre , l'intelligentsia, et les plurielles pensées uniques, ce qui n'est pas une raison.    

Bref, ceux que j'ai écoutés n'etaient que les pédés de mon lycée de bourrins, forcément rompus à réfléchir sur ce qu'est la violence collective à ceci de près qu'ils m'ont semblé avoir eu l'immense courage de tirer les bonnes conclusions.

Je pense à "Straw Dogs".

Je pense que je préfère malgré tout les désuets spirituels, consommateurs de pages aux consommateurs à la page, aux fabricants d'obsolescence spirituelle.

- J'ai lu un truc sur l'identité, e j'adore le thème de l'identité.

J'ai appris qu'"identité est le substantif d'identique, ce qui m'a ravi.

J'ai appris que victimaire est l'adjectif possible de victime, ce qui m'a aidé.

- Je viens de manquer une promotion, je ressens de l'amertume, et j'ai de bonnes raisons. 

- Les travailleurs travaillent en premier lieu par conscience sociale et pour rendre service à l'etat, ça va de soi. Ainsi les feignants sont égoistes et indésirables.

- J'ai soudainement admiré Guy Debord, comme un même en mieux, parce qu'il préferait l'alcool à l'écriture, parce qu'il a programmé son suicide.

- 2 ctaegories (aigris / genralités)

4 mars 2010

Brèves

Crise :

Avec la montée en puissance progressive de l'Islam, les vendeurs de parapluies craignent le pire.

 

20 janvier 2010

Alfred Panou : un peu de publicité.

Considéré comme l'un des premiers slameurs.

Poète, acteur , chanteur. Accompagné du groupe "The art ensemble". parait que c'est un groupe de "jazz surrealiste", ce qui ne signifie rien à part que c'est censé être avant gardiste.

2 morceaux, plus que stimulants : 

 

-le moral nécessaire 

-je suis un sauvage.

J'ai l'impression d'adhérer pleinement à ces morceaux. Problème : je n'ai aucune preuve que lui et moi fassions cause commune. Juste l'impression.

A votre interprétation.

10 janvier 2010

Anticipation

Travaille !
10 janvier 2010

Temporalité

Pour en finir avec l'Art. pour de bon. L'auteur doit il ecrire pendant qu'il est lu ? doit il repondre à des questions qui n'existent peut etre pas, et le tout SIMULTANEMENT ? est ce une performance ? un happening ? est ce de l'art ? est ce rigolo ? est ce baleze ? peut il repondre en questionnant ? La syncope, pilier du Jazz, le jazz, musique noble s'il en est, noblesse à cause de la syncope ? etait il à contretemps hier soir ? (l'auteur) est ce que la parenthese apres le point d'interrogation, alors qu'il est possible de réediter, est un contretemps ? le contretemps est il syncopé ? est ce que ça lui gache sa journée ? est ce que ça lui a gaché sa soirée hier ? est e que ces 2 questions, à contre temps doublement (interieurement et exterieurement ) rappellent "En attendant Godot" ? Bonne annviversaire Judith ?
10 janvier 2010

La nature est bien faite

2- C'est ainsi que le moche choisit, en toute connaissance de cause, de se marier à une moche.
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  • Je suis une bande de jeunes, à moi tout seul, je suis une bande de jeunes : Jeum Fenlagl. Homme pressé de ne rien faire ; oppressé de la procrastination. Qui veut de moi et des miettes de mon cerveau ? Qui veut entrer dans la toile de mon réseau ?
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