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Lagl Land
21 août 2010

Tartine de Miel

1er jet, à retravailler
Comment faire d'une bonne idée un texte banal. c'est simple. il suffit de se vautrer dans les longueurs . il suffit de copier les 1eres phrases imaginées et inspirées, et d'en intercaler d'autres, à la base conçues pour améliorer le texte.
Toutefois ce texte sera volontairement descriptif.

Cela faisait bien longtemps depuis longtemps.

23 années passées conjointement.

Elle était loin l'époque où nos doigts tremblants, rendus fébriles par une nuit agitée d' amants transis et exténués,  inexpérimentés en fait, laissaient tomber sous la table la tartine coté miel, au petit matin calme.
Nous riions de bon coeur des ces mésaventures habituelles pour un temps, et en profitions pour scruter longuement nos regards amusés et esquisser un sourire d'une complicité fallacieuse. En silence, déja.

Depuis lors, nous étions tous deux passés maîtres en la matière, et nos mains expertes ne laissaient plus jamais choir le témoin privilégié de notre vie commune ; insensiblement, nos phalanges stoiques reproduisaient systématiquement un geste parfait ; En bonnes ouvrières, elles accomplissaient chirurgicalement leur labeur, rite mystique d'une vie harmonieuse ; elles tissaient jour après jour la toile douillette de notre nid d'insectes. (aie, phrase lourde et facultative puisque elle ne fait qu'expliquer la seconde. mais dois je te faire confiance, lecteur ? lecteur idiot ou bien inattentif ?)

Chacun savait comment l'autre aimait sa tartine.

Nous nous entredégoutions patiemment et tacitement, mais avec respect et délicatesse.
Jamais nous n'élevions le ton. Nous étions probablement fiers de nous reconnaître mutuellement le droit légitime à la paresse.

La langueur caressait nos instants, successifs, comme une ouate protectrice. Nous n'etions qu'épidermes, doux, des peaux sensibles, sans cesse massées. Nous étions sans répit enrobés d'une douceur nacrée, à peine perceptible, imperturbables oisifs, et honteusement insatiables. Nous étions repus, mais pas las.

Nous poursuivions notre route commune avec la sérénité de la rivière qui vient grossir le fleuve, du fleuve qui vient grossir la mer; Et ne faisions de fait plus qu'un, suivant le cours tracé de la vacuité, qu'il est bon de savoir suivre. Nous parcourions ensemble les chemins de l'existence, les steppes sans fin de ce qui prévu, calibré et milimmétré ; Nous arpentions avec une sagesse infinie les déserts de l'ennui.
L'inquiétude était un sentiment dont nous n'avions plus qu'un vague souvenir, un peu angoissant, étrange prophétie.

Aussi, aucun doute ne venait à perturber notre progression, nous nous en accommodions.

La chose sexuelle, quant à elle, était devenue depuis fort longtemps un obscur jargon, une langue morte, une antique préoccupation dont nous étions heureux, sans même le comprendre, de nous épargner les turpitudes et les tourments.
Elle était étrangère à nous comme l'est ce dont on ne connait pas ou plus l'existence, et non comme ce que l'on craint par ignorance.
Ainsi, la question sexuelle était caduque.

Il n'était pas un jour sans que nous ne pensions à mettre un terme à cette tranquille mascarade ; D'ailleurs, en rangeant , en pliant, en lisant, nous savions instinctivement que l'autre y pensait, sans aucune appréhension ni honte. Sans chercher à vérifier cette intuition. Sans un regard.

C'est pourquoi nous fûmes fort surpris de tout à coup décider de ne pas nous arrêter là, tandis que nous n'avions pas encore pensée à en parler. Cette décision subite se prit mutuellement et sans un mot, à la faveur d'un coup d'oeil complice, celui des tartines d'autrefois.

Cela faisait longtemps que nous n'étions pas scrutés, signe indubitable, preuve formelle de notre libre et neuf consentement; sans avoir à croiser nos regards, nous savions toujours où l'autre se trouvait, ce qu'il faisait et pourquoi.

Ce libre échange nous délivra un court moment.

Nous n'avions plus à nous inquiéter.

Alors l'amour, une fois de plus, triompha.

Rallonger la fin. expliquer un peu.

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Lagl Land
  • Je suis une bande de jeunes, à moi tout seul, je suis une bande de jeunes : Jeum Fenlagl. Homme pressé de ne rien faire ; oppressé de la procrastination. Qui veut de moi et des miettes de mon cerveau ? Qui veut entrer dans la toile de mon réseau ?
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